mercredi 22 septembre 2010

1ère partie: Val d'Aoste

15 juillet: Barrage de Mauvoisin-Fenêtre de Durand

+ 1100 m - 350 m (5 h 30 mn)


Nous voici donc repartis tous les 5 (cf http://palladeip6.blogspot.com...) pour poursuivre la traversée des Alpes !
Toujours équipés de sacs ultra-légers (encore plus que l'an dernier puisque tout le monde a des Toutanmesh de 170 g sur le dos). Nous avons finalement décidé de partir en voiture et de la laisser chez nos amis valaisans au Chable, au pied de Verbier. Ceci afin d'être plus mobile en cas de nécessité... Ce départ constitue un raccourci de 5 h de marche par rapport à notre point le plus oriental de l'an dernier (Orsières).



Départ accompagnés de nos amis du Barrage de Mauvoisin vers la frontière italienne car nous avons décidé de progresser sur le flanc sud de la frontière italo-helvète, afin de ne pas rencontrer de glaciers pour lesquels nous n'avons ni expérience ni équipement. Nous imaginons également que le temps y est plus ensoleillé... D'autre part, il s'agit pour nous de régions inconnues alors que nous avons déjà eu l'occasion de visiter les magnifiques montagnes du Valais.
A 1846 m, nous empruntons des galeries souterraines qui nous amènent sur un sentier longeant le lac de Mauvoisin alimenté par les glaciers l'entourant.
Lac de Mauvoisin dans le lointain:Au bout du lac nous continuons vers la cabane de Chanrion et obliquons vers le sud ouest pour gravir la Fenêtre de Durand (2805 m) située sur la frontière entre le Mont Gelé (3518m) et le Mont Avril (3347 m).
Ce dernier est accessible à tout marcheur, car son arête est peu inclinée et indemne de glace.

Bienvenue en Val d'Aoste:
Plaisir des premiers névés:Quant à nous, nous le délaissons car il est trop tard et nous devons poursuivre sur le versant italien afin de trouver un lieu de bivouac moins rocailleux . Nous trouvons notre bonheur sur des pelouses vers 2450 m au bord d'un torrent entourés d'un cirque de sommets 1000 m plus hauts.
Denis s'essaie à la macrophotographie avec son nouveau Canon Powershot:


16 juillet: Fenêtre de Durand-Oyace

+600 m - 500 m (6 h)

Nous démarrons tard,10 h 30 , allons vers les lacs de Thoule, descendons hors sentier vers une belle vallée où se ramifie un torrent issu d'une cascade imposante.

Balade au milieu des linaigrettes:

Différentes techniques pour passer les torrents:



Nous grimpons un petit col à travers les rhododendrons et redescendons vers la bergerie de Berrio (1996 m) où nous empruntons l'Alta Via n°1 dont Denis a téléchargé les étapes qui nous sont utiles jusqu'au Mont Rose sur ce site:
http://www.regione.vda.it/turismo/proposte/sport/escursionismo/alta_via_1_e.asp?tipo=mista&pk_tour=39
(On y trouve tous les circuits du Val d'Aoste avec toutes les informations utiles: très bien fait!)
D'antiques bergeries voûtées:

La grande Tête de By (3588 m):

Campanules trachellium?
Anémones pulsatiles en fleurs:Anémones en fruit:

La montée au col Brisson (2480 m) est très raide et se fait en pleine chaleur. Nous redescendons vers Oyace (1450 m) situé dans la vallée de Valpelline.

Une bergerie en ruine et la terrasse herbeuse à proximité (1995 m) nous permet de monter nos abris avant le fond de la vallée.
Ça bourgeonne déjà sur les Jumeaux (3872 m):



Un magnifique insecte nous rend visite:



Le soir, nous avons droit à un bel orage qui tourne autour des sommets en nous épargnant jusqu'à 11h15 où nous avons droit à un déluge et son escorte d'éclairs et de détonations!
Apolline se remémore les meilleurs souvenirs de sa trop courte vie :-(

Tenue du soir: Tout Pertex et polaire pour Cathy et Joséphine, Raincut D4 + polaire pour Apolline, Pertex et pantalon de soie pour Denis:
17 juillet: Valpelline (- 600 m)

Nous descendons en 1h à Solé, hameau de Oyace. Nous prenons une douche improvisée sous un tourniquet d'irrigation...
Au milieu des prairies fleuries et des papillons:



Arrivés à Solé, nous hésitons: le col est à 2700 m, il y a un risque d'orage, le prochain refuge en dur est à 6 h de marche et il est 11 h... (réveil tardif). Nous décidons de temporiser en allant déjeuner au café-restau La Tour. Nous découvrons en passant une alimentation non-signalée dans le topo de l'Alta Via. On fait le plein pour 2 jours, car le ravitaillement suivant, Valtournenche, est à 13 h de marche. Apolline, un peu refroidie par l'expérience du soir précédent souhaiterait un camping, aussi, décidons nous de descendre en stop vers le camping de Valpelline.
Tout en haut, le drapeau rouge et noir du Val d'Aoste:Denis et Joséphine ont la chance d'être pris par le syndic (maire) d'Oyace qui parle parfaitement Français, comme tous les habitants de la vallée d'ailleurs. Entre eux ils parlent encore le dialecte valdotain. Visite de Valpelline, joli village authentique:Plutôt un retour d'école?
Les écoles du Val d'Aoste enseignent le Français et toutes les signalisations officielles sont bilingues... Par contre, ce qui est étonnant, c'est qu'il y a peu d'échanges avec le Valais tout proche, malgré de nombreux points communs: noms de lieu identiques, architecture, langue...

18 juillet: Oyace-Col Chaleby

+ 1600 m (8h)

C'est sous un très beau ciel bleu que nous redémarrons, le temps est frais et agréable.
Nous comptions prendre le bus à 8 h 19 pour Closé, mais il n'y a pas de bus le dimanche...
Alors, nous nous scindons en deux escouades de stoppeurs, en tentant de profiter du flux des randonneurs motorisés nombreux en cette matinée ensoleillée. Un couple de Hollandais et deux italiens nous conduisent au départ de notre rando, là où nous nous étions arrêtés le 17.
Nous allons emprunter la quasi totalité de l'étape 11 de l'Alta Via. Le sentier nous conduit par une très belle vallée jusqu'au col de Vessonaz (2793 m)




Lis martagon:
On croise un VTT...
La vue est magnifique sur tous les sommets enneigés des alentours, dont le Massif du Mont Blanc. Ce col vaut un sommet!
En bas le bivouac de Clermont-Rosaire et son petit lac:
Nous passons ensuite à proximité du splendide refuge-bivouac de Clermont Rosaire, gratuitement mis à disposition des randonneurs, en balcon face à un paysage grandiose.
Toilettes sur le balcon:
Ferrure de la porte:
Hélas, nous devons poursuivre notre route...

Au rythme de Denis et Apolline, qui ne laissent rien passer avec leurs 2 appareils photos!


Nous redescendons puis remontons au col Chaleby au-dessous duquel nous bivouaquons, à 2600 m face au massif du Mont Rose qui rosit effectivement au soleil couchant.

L'Alta Via est extrêmement bien balisée, à chaque col on trouve un cairn avec une plaquette en résine de ce type:

19 juillet: Col Chaleby- Lac de Cignana (+ 703 m - 1100 m) (9 h )

L'aube et ses perles de rosée magnifie les paysages... Louis et Denis en profitent, le premier pour sa lessive, l'autre pour quelques photos ... Pendant ce temps, la gente féminine poursuit son repos.


Nous croiserons seulement 5 personnes durant cette étape sublime , très longue (9 h au lieu des 5 h 50 annoncés).Nous démarrons par un sentier aérien puis 2 cols très raides (spécialité valdotaine?), le col de Terray (2775 m) et la fenêtre de Tsan (2736 m).


Le passage au très beau lac de Luseney au pied du Bec de Luseney (3500 m) et au bivouac de Reboulaz (chalet gratuit tout confort) récompense de tous les efforts et donne envie de revenir en hiver en ski!
Après la Fenêtre de Tsan nous croisons deux randonneuses valdotaines qui s'étonnent dans un Français parfait de la légèreté de nos sacs en comparaison des leurs, l'occasion de propager la bonne parole MUL...
Le lac de Cyan porte bien son nom, nous retrouvons les couleurs du lagon des Glénans à 2459 m d'altitude ! A la fenêtre d'Ersa (2290 m), le Cervino se dévoile...
Nous poussons jusqu'au lac de Cignana, pensant bivouaquer dans le secteur, hélas le bivouac est interdit à côté du refuge de Barmasse et nous devons nous "planquer" à l'autre extrémité du lac de barrage, derrière la petite chapelle qui le domine.Soirée pizza tard dans la nuit sur le petit réchaud à alcool...

Les capuches pointues faites maison des vareuses en Pertex "Reed" donnent un petit côté "korrigan" à ces dames:
20 juillet: Lac de Cignana-Valtournenche-Alpage de Champsec (-700 m + 900 m) (4 h )

Nous descendons du lac de Cignana par un sentier en forêt jusqu'à Valtournenche, station de ski de la vallée de Breuil Cervinia.

Le village est très agréable, pittoresque. Sur la mairie, de nombreuses plaques rendent hommage aux alpinistes de la vallée (Carret,Bich,...), guides pour la plupart. Nous faisons le plein de nourriture à l'alimentation et pique-niquons au pied d'une statue en bois dédiée à l'abbé Goret, surnommé "l'ours des montagnes". Les commerçants sont particulièrement aimables et parlent encore une fois parfaitement Français.
En passant dans les ruelles, nous constatons la présence de rascart identiques à ceux du Valais: (http://fr.wikipedia.org/wiki/Raccard):Vers 14 h nous montons vers le colle di Nana en passant par le hameau de Cheneil (2105m).En face, derrière un nuage, le Cervin!
Nous nous arrêtons à l'alpage Champsec (2300m) pour bivouaquer face au Cervin que nous ne verrons pas à cause du brouillard qui se forme rapidement...Au loin, rien, mais à nos pieds cette merveille engourdie par le froid: (cliquer sur l'image pour agrandir)



21 juillet: Champsec-Saint Jacques (+ 500 m -1100 m) 4 h

Nous partons très tôt (enfin...pour nous!), à 7 h 30, afin de franchir le col de Nannaz (2773 m) avant l'orage annoncé dans l'après-midi.
Le Cervin:




Orchys vanillés:
Col des Nanas:
Après le col, s'ensuit une jolie descente vers Saint Jacques:
Un berger descendant des walsers?





Saint Jacques:
Précurseur des caméras de vidéo-surveillance?
(Plus tard, au camping):

Champoluc:
Nous y achetons deux buffs (pour Apolline et Denis) et des tickets de bus pour rejoindre le camping d'Antagnod en aval. Celui-ci , caravaneige typique italien (caravanes "lambrissées" collées à des abris en bois) s'avère bien cher pôur les simples randonneurs que nous sommes: 50 € avec douches payantes: 1 € les 30 s!! Pour couronner le tout l'espace réservé aux tentes est en pente :-{ Pour se remonter le moral, sous leur chapiteau-salle des fêtes, on se prépare une polenta précuite avec du fromage, des oignons et des tomates: un classique des vacances!
L'orage de la soirée mouille une partie des affaires de l'abri des enfants, ils l'avaient mal placé, en pleine pente...
Demain, farniente en l'honneur de l'anniversaire d'Apolline comme de coutume!
Antagnod:
22 juillet: repos

Comme convenu, grasse matinée puis bus jusqu'à Antagnod pour manger au restaurant, visite du village . A noter la bibliothèque bien fournie en livres en Français...

Notre restau (très bien):

Beaucoup de fresques religieuses sur les maisons:Le soir gâteau d'anniversaire sous chapiteau au camping!


23 juillet: Champoluc-Mandria: (+ 600 m) 2h 30

On doit reprendre notre balade mais le temps est pourri!

Pluie, plafond bas... mais amélioration prévue dans l'après-midi. Du coup on va à la pizzeria du "café du bistrot" (sic) à Champoluc. On y mange très bien :-) Quand on en sort, à 14h 15, le soleil est de retour! On attend l'ouverture de la supérette à 15h30 et c'est reparti pour 2 h 30 de montée vers l'embranchement du Tour du Mont Rose au-dessus de Saint Jacques. On va désormais emprunter le TMR pendant quelques jours, afin de suivre au plus près la frontière et les hauts sommets tels que le Liskamm (4527 m) et le Mont Rose et sa Pointe Dufour à 4634 m (vus du bas évidemment ;-).

Le Breithorn? (4164 m)
Vers 2150 m, on cherche un coin de bivouac au milieu des pistes de ski. Le foehn souffle et il fait très froid. Les nuages défilent à toute allure dans le ciel....


24 juillet : Mandria-Bloabesee (+ 1230 m) 6 H 30


Nous sommes à l'ombre bien longtemps ce matin, aussi avons nous enfilé des tenues qui nous feraient passer pour des "Forces spéciales" en mission, si tant est que celles-ci utilisent leurs chaussettes comme gants? Nous partons à l'assaut du col de Rothorn sur le TMR, aussi bien balisé que lAlta Via. Peu de monde croisé jusqu'au col, un peu plus par la suite en passant à Stafal où des cordées se préparent pour l'ascension des géants du coin: Castor, Pollux, Pyramide de Vincent, Liskamm etc... tous entre 4000 et 4500 m).
Au col Denis et Louis descendent en courant pour arriver à l'alimentation de Stafal avant la fermeture. Pique-nique à la terrasse d'un bar et c'est reparti pour une autre montée vers le lac de Gabiet. Là on arrive sur une zone très fréquentée, irriguée en randonneurs par des oeufs et téléphériques. On s'installe pour bivouaquer vers 2500 m en tournant le dos aux remontées, face aux 4000 qui nous dominent.
Totales solitudes et silence dès lors que les remontées ont cessé.

Joli bivouac avec comme repères les 3 ou 4 refuges italiens qui ont été construits sur ce versant, l'un d'eux est d'ailleurs très éclairé... On se fait une "pizza-partie" au feu de bois (grâce à quelques planches et piquets abandonnés sur les pistes).

Plus tard dans la soirée,alors que nous jouons aux cartes dans un abri bien au chaud sous les couettes, nous entendons des claquements sonores à l'extérieur. Après observation de la paroi rocheuse toute proche, nous distinguons une harde de bouquetins dont deux mâles se battent en "tête à tête"... Ils repasseront très près de l'abri durant la nuit.
(à suivre)

1 commentaire:

  1. Magnifique! Merci d'avoir partagé votre voyage! (j'ai trouvé le blog sur le site MUL)

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